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Deux mois après son arrivée, Slavo Muslin est déjà limogé. Retour sur les erreurs commises par le coach serbe.

« Oui, nous sommes toujours derrière le coach. Il n’y a pas de raison, de changer. » Il s’agissait bien là d’un discours de façade tenu par les Standardmen ces dernières semaines et ressorti jeudi soir après l’élimination en Coupe d’Europe.

Car non, les Liégeois n’étaient pas soudés et en bloc derrière leur coach. Résultat des courses, Slavo Muslin a été limogé par Bruno Venanzi. C’est Eric Deflandre qui reprendra le poste en attendant que la direction trouve un successeur à Slavo Muslin.

Chronique d’un échec annoncé en bord de Meuse pour le Serbe de 62 ans.

La discipline

En arrivant, Slavo Muslin avait annoncé la couleur. « Avec moi, ceux qui ne se plieront pas aux règles seront écartés. » Premier choix de Roland Duchâtelet, et non de la direction actuelle qui a tout de même avalisé, Muslin a instauré un rythme quasi militaire durant la préparation, obligeant les joueurs à loger à l’Académie quatre à cinq fois par semaine. Déjà là, certains commençaient à grincer des dents tandis que le crédit de Muslin s’amenuisait déjà ! Le point d’orgue de cette préparation aura bien entendu été le clash avec Mujangi Bia. Écarté pour un écart de conduite, le meilleur Standardman du moment n’a plus eu voix au chapitre. Malgré la gravité des faits, n’était-il pas plus judicieux de prendre le joueur en aparté et de régler les choses plutôt que de se passer d’un élément offensif qui a cruellement manqué en ce début de saison ?

Le 4-3-3

Totalement hermétique au changement, Slavo Muslin, de la vieille école, imposait également sa vision tactique à un club dont l’ADN a toujours été le 4-4-2. « Le principal problème était le système de jeu » , précise Axel Lawarée . « On a pris le pouls auprès des joueurs et on s’est rendu compte qu’il y avait un problème. Muslin a déplacé certains joueurs de leur poste, les obligeant à déjouer. Plusieurs cadres de la saison dernière ont vu leur niveau régresser. » Clairement, cette obstination du Serbe a évolué en 4-3-3 alors que le matériel joueur mis à sa disposition ne le permettait pas a eu raison de lui et surtout de la qualification européenne du club ! « On sentait un malaise chez les joueurs qui évoluaient contre nature » , ajoutait Lawarée.

L’approche des matches

En interne, il se disait depuis longtemps que les préparations de match étaient loin d’être au point notamment au niveau de la vidéo des adversaires. Cela a été confirmé par Axel Lawarée. « Les approches de matches n’étaient pas forcément bonnes. Je pense surtout à celle de la semaine dernière à Molde. Au niveau de la préparation de l’approche tactique, il y avait un problème profond. On sentait bien que les joueurs ne comprenaient pas le message. »

Manque de réaction

À plusieurs reprises, Slavo Muslin s’est montré impuissant et incohérent dans ses choix. Défensivement, même s’il a rencontré des problèmes avec les blessures à répétition, il a fait de Faty un défenseur central. Le Sénégalais pouvait dépanner mais pas jouer huit matches à ce poste alors que Teixeira et Arslanagic étaient de retour ! Par ailleurs, on peut lui imputer son manque de réaction sur le banc. Contre Ostende, il a attendu la 85e minute pour effectuer son premier remplacement. Jeudi, Legear est monté au jeu à la 75e minute.

Sur le terrain, ce manque de réactivité s’est fait ressentir et les joueurs ne sentaient pas un coach capable de gagner un match par une décision.

Voici autant de raisons qui auront poussé la nouvelle direction à se séparer de celui qui était le choix de l’ancienne…

Bob Claes : « Muslin voulait continuer »

« Nous lui avons signifié son licenciement dans l’après-midi » , précisait Bob Claes, le nouveau directeur général. « Slavo Muslin était évidemment déçu. Il souhaitait continuer l’aventure. Mais il a compris que suite aux mauvais résultats et surtout l’élimination en Europa League , c’était devenu inévitable. Ce n’est jamais de gaîté de cœur que nous remercions un coach mais il n’y avait pas d’autre alternative. »

Lorsqu’on demande au directeur général si Slavo Muslin pouvait être rangé dans la catégorie des erreurs de casting, il bottait en touche. « À partir du moment où c’est un choix de l’ancienne direction, je ne peux pas répondre (NdlR : choix avalisé par Lawarée et Venanzi qui allait devenir président quelques jours plus tard) . »

Vendredi, l’ensemble du groupe n’était pas encore au courant. « Nous en avons informé le capitaine. Sa réaction ? Je la garde pour moi. Soyez certains que désormais, tout le monde sera positif pour atteindre les objectifs fixés » , ajoutait Axel Lawarée.

Quant à Eric Deflandre, il ne s’agira pas d’un intérim prolongé comme ce fut le cas avec Ivan Vukomanovic. « On essaie toujours d’apprendre de nos erreurs du passé mais parfois, ce n’est pas simple » , concluait Lawarée.

 

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