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Standard-Anderlecht: comment des fumigènes ont-ils pu entrer dans le stade de Sclessin?

Le football belge a vécu une soirée mouvementée ce vendredi 12 avril 2019. En cause : l’interruption du match Standard-Anderlecht au bout de 31 minutes et 5 secondes de jeu, à la suite de plusieurs incidents générés par certains supporters des mauves. Au vu des événements, une question se pose. Comment les Anderlechtois ont-ils pu pénétrer dans l’enceinte du stade munis d’engins explosifs ? Pour les observateurs comme pour ceux qui donnent de leur temps dans d’autres clubs, la réponse est claire. Il s’agit d’un défaut des stewards d’Anderlecht, censés assurer la fouille des personnes qui assistent aux matches.

« Les fouilles par la police ne sont pas prévues, ce sont les stewards qui procèdent à des contrôles superficiels et ce sont les stewards ‘visiteurs’ qui fouillent les supporters ‘visiteurs’« , explique Pierre Deprez, commentateur et journaliste au sein du service sport de la RTBF. Par cela, il faut comprendre que ce sont des supporters d’Anderlecht qui ont assuré la fouille des pro-mauves venus assister au match. « On sait très bien, sans vouloir accuser personne qu’entre stewards et supporters d’une même équipe, il y a une certaine sympathie, certains se font la bise. Mais surtout, les supporters en déplacement ce sont souvent les plus chauds. S’ils veulent introduire des choses, des fumigènes au stade, ils y arriveront. »

« Ce n’est pas possible« 

Pierre Deprez pointe une forme d’accointance lors de la fouille à l’entrée du stade du Standard de Liège, situé à Sclessin. Pour Pierre, steward d’un club de D1A contacté par nos soins, aucun doute n’est possible. « Je me suis dit ‘ce n’est pas possible de laisser rentrer autant de supporters avec des fumigènes’. Avec les stewards, dans le club où je travaille, cela n’arriverait pas« , s’est-il dit en voyant les images du match.

Celui qui contrôle les supporters de son club depuis près de 19 ans raconte qu’il est possible de « laisser passer un ou deux fumigènes lors de gros matches« . Or, la pelouse du stade de Sclessin a vu éclater des dizaines de ces explosifs. « On doit juste faire une palpation, on ouvre les blousons, on regarde, on ouvre les sacs à main, on regarde à l’intérieur. C’est une palpation sommaire mais laisser passer autant de fumigènes est impossible« , témoigne-t-il.

Dans son cas, c’est clairement son amour de sa formation qui l’a motivé à s’enrôler parmi les stewards du club : « Chez nous, les stewards sont des supporters. Il y a parfois des renforts mais en général, quand vous aimez un club, si vous voulez lui rendre service, vous devenez steward. »

« C’est comme cela pour tous les clubs« , confirme Alexandre Teklak, consultant football pour la RTBF. Il affirme aussi que parfois, « certains ultras se reconvertissent stewards parce qu’ils sont interdits de stade ». « C’est un moyen pour eux d’encore être dans le stade. Ce sont des pratiques qui sont courantes et ça se passe en Belgique mais ça se passe aussi partout ailleurs comme ça, dans tous les championnats européens« , assure-t-il.

Préméditation?

Alors qu’il est en charge des fouilles à une entrée du stage mouscronnois, Pierre confirme, les stewards d’Anderlecht ont forcément « fait exprès de ne pas faire attention ». Une hypothèse que Pierre Deprez n’écarte pas non plus. « Ce qui est possible aussi c’est que c’était une action préméditée de la part des supporters d’Anderlecht. Si leur club était mené, ils voulaient que le match soit interrompu. Ils veulent en fait la crise ouverte avec la direction« , ajoute-t-il. Une direction absente dans le chef de Marc Coucke, actuellement en vacances alors que des débordements sont déjà survenus lors de précédents matches.

Alexandre Teklak est lui, plus formel : « On avait déjà eu vent à plusieurs reprises qu’il allait se passer quelque chose au sein des supporters d’Anderlecht et ils l’ont évidemment fait exprès. C’était certainement prémédité de leur part parce qu’ils voulaient marquer leur mécontentement. » Selon lui, la direction devait être au courant de ce qu’il se tramait. « Je suis même surpris que cela soit arrivé aussi tard« , admet-il enfin.

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