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Sa Pinto: « Je ne suis pas David Copperfield »

Ricardo Sa Pinto veut rendre tout son lustre au Standard et apporter de nombreuses améliorations à l’équipe, tant individuellement que collectivement, mais tout ne se fera pas en un jour.

Souriant, élégant, décontracté mais aussi déterminé. Ricardo Sa Pinto est à l’aise. Il a trouvé au Standard le défi qu’il attendait depuis de nombreuses années. L’entraîneur est à un tournant de sa carrière et a l’ambition de bien le négocier, rendant par là même au Standard toutes ses lettres de noblesses. Le chemin sera compliqué, escarpé et l’ampleur de la tâche conséquente. Le Portugais n’a cependant pas l’intention de se dégonfler. Interview.

Ricardo Sa Pinto, pourquoi avoir quitté le FC Atromitos, le club où vous étiez en poste, pour le Standard ?

C’était déjà un grand honneur pour moi d’avoir pu porter les couleurs du Standard lors de ma carrière de joueur. J’ai aimé ce club. Dix années ont passé mais j’ai toujours suivi les prestations des Liégeois. La possibilité d’y revenir m’a été offerte et je ne pouvais pas la refuser. Non seulement parce que ce club est animé d’une mentalité similaire à la mienne mais aussi parce que j’avais besoin de ce défi pour ma carrière personnelle. L’accord fut inévitablement très facile à trouver. Nous avons su régler la situation avec le FC Atromitos et aujourd’hui je suis ici. J’espère que nous allons vivre une grande saison, réaliser de belles choses et donc faire mieux que ces deux dernières années en Jupiler Pro League.

À quand remontent les premiers contacts ?

Ils remontent à deux semaines. Nous nous sommes ensuite rencontrés et, fin de la semaine dernière, nous avons signé.

Depuis votre premier passage à Sclessin, une chose a changé : l’apparition des playoffs. Qu’en pensez-vous ?

Oh, d’autres choses ont changé aussi ! Comme mon visage par exemple… Plus sérieusement, oui, aujourd’hui, il y a ces playoffs. Cela fait maintenant deux saisons que le Standard ne participe pas aux Playoffs 1. Il a besoin d’y figurer et je suis certain que nous y arriverons.

Quel style de jeu prônerez-vous pour y parvenir ?

J’ai déjà vu à l’œuvre une grande partie des joueurs mais le style s’affinera inévitablement une fois que je connaîtrai le noyau à fond. Cependant, je suis un entraîneur qui, dans le jeu sans ballon, aime faire preuve d’une bonne organisation, que chaque joueur travaille en équipe et fasse preuve d’une grande concentration. Je veux aussi une grande solidarité, une discipline et un esprit de sacrifice. Lorsque nous serrons en possession de la balle, si nous pouvons enflammer la rencontre, nous le ferons. Nous sommes le Standard, j’ai donc besoin de pouvoir pratiquer un football offensif et nous mettrons tout en œuvre pour y parvenir. Mais comme tous les entraîneurs, le principal est de gagner ! Voilà mon premier objectif. Si ensuite je peux allier le beau jeu aux résultats, ce sera fantastique. Je ne suis pas David Copperfield. Travaillons bien, doucement, avançons pas à pas et les résultats suivront.

Quel système a votre préférence ?

Le 4-2-3-1 ou le 4-4-2 paraissent convenir le mieux à l’équipe actuelle, pour les caractéristiques des joueurs, pour la culture du club… Je ne pense pas que je vais être amené à changer beaucoup de choses. Le gros de l’équipe va continuer et je vais devoir apporter des améliorations individuelles et collectives.

Quelles sont vos exigences par rapport à l’attitude de vos joueurs ?

Je suis très frontal (sic), même si je sais m’adapter au caractère du joueur que j’interpelle. Quand j’ai des hommes en face de moi, un bon groupe, j’aime responsabiliser les joueurs. J’instaure des règles qu’ils doivent respecter mais je suis quelqu’un qui apprécie la proximité. Je n’ai jamais connu de soucis avec mes joueurs. Si le respect et la volonté de travail sont là tous les jours, nous ne rencontrerons aucun problème. Je ferai tout pour créer un bon groupe afin de réaliser de belles choses. Ce ne sera pas facile. Ça ne l’est jamais. Mais je sais que nous pouvons faire mieux que la saison dernière. J’en ai la conviction.

Quelle est votre interprétation de la « Mentalité Standard » ?

Croire que nous pouvons gagner face à n’importe quel adversaire ! Travailler à 100 %, faire preuve d’ambition et tout donner pour la victoire ! Perdre fait partie du football, mais tu dois avoir tout donné pour l’entraîneur, tes équipiers, le club, les supporters… Je veux transmettre cette mentalité de gagnant, toujours présente dans le club mais qui est dormante, et l’exigence du travail. Il faut être meilleur tous les jours. S’entraîner chaque fois comme si c’était le dernier jour de sa vie.

Comment expliquez-vous que vous ayez si souvent changé de club durant votre carrière d’entraîneur ?

Oui, c’est vrai, j’ai régulièrement changé d’air. Mais les raisons étaient toujours différentes. Aujourd’hui, j’ai besoin de stabilité et je veux durer au Standard. J’espère l’aider à retrouver son lustre, à revivre de grands moments.

Vous désirez plus de stabilité, pourquoi dès lors ne pas avoir paraphé un contrat de longue durée ?

J’ai signé pour une saison, plus une en option, et toutes les parties étaient d’accord là-dessus. Il existe beaucoup de variables pour arriver au succès. Je préfère que les choses commencent doucement. Nous devons construire une relation solide et tout viendra ensuite très naturellement. Nous verrons ce qu’il adviendra après, en espérant continuer l’aventure pour une année supplémentaire, voire plus encore.

Aurez-vous votre mot à dire concernant ce mercato ?

Je travaille déjà en harmonie avec le président et le directeur sportif à ce niveau. Nous allons définir ce dont nous avons besoin. Mais j’estime la base bonne.

Vous comptez cependant de nombreux joueurs. Beaucoup devront inévitablement partir.

Oui, c’est une grande base…

Allez-vous aussi travailler avec les jeunes ?

J’ai été champion du Portugal avec une équipe de jeunes. Lors de mon premier passage à Atromitos, j’ai aligné un joueur de 16 ans. Cet été, il a été transféré au PAOK ! L’âge n’a aucune importance pour moi. Qu’un joueur compte 18 ou 34 printemps, peu importe. Les seules choses qui comptent sont le comportement et la mentalité. Je suis un entraîneur pour tous les âges.

Le calendrier 2017-2018 fut révélé ce lundi. Que pensez-vous de votre début de saison ?

Rien n’est facile en football. À nous de nous préparer au mieux. Surtout mentalement et c’est aussi le rôle de l’entraîneur.

Joueur, vous étiez animé d’un tempérament très chaud. Est-ce toujours le cas ?

Oui, je suis fait ainsi et je mourrai comme cela. Je suis un entraîneur, j’ai donc des responsabilités. J’aime ce jeu. Je vis pour lui, pour les matches, pour les victoires. Si je gagne une fois, je veux gagner deux, trois fois. Quand j’arrêterai, je mourrai. C’est ainsi.

 

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