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Ils nous racontent Sa Pinto : « Il n’a pas hésité à me relancer »

Après avoir quitté son poste de directeur sportif du Sporting Lisbonne après une bagarre avec Liedson, Ricardo Sa Pinto est devenu T1 de son club de coeur en février 2012 alors qu’il était en charge des U19. Les résultats furent rapidement positifs, le club lisboète a rejoint les demi-finales de l’Europa League en venant à bout du Manchester City de Mancini avec Kompany, Aguëro, Balotelli & co.

Hugo Neves, journaliste pour le quotidien lusitanien Record, en garde un bon souvenir. « Ce qu’il a réalisé sur la scène européenne, c’était fantastique. Ce qui lui a coûté sa place, c’est sa défaite en finale de la Coupe du Portugal. Il n’a plus eu de souci de comportement, que ce soit au Sporting ou à Belenenses quasi trois ans plus tard. Mais ça reste un coach avec du tempérament, toujours actif sur la ligne de touche. »

A Belenenses, il n’est resté que six mois, alors que ses débuts étaient encourageants. « Il a mené le club en poules de l’Europa League, il fallait le faire. En championnat, il a été malchanceux avec les blessures de plusieurs cadres de l’effectif. Des résultats négatifs se sont enchaînés, le mois de novembre fut le début de la fin pour lui. »

Le Standard, c’est ce qu’il lui fallait en ce moment – Hugo Neves, Record

Sa Pinto n’est pas du genre à travailler avec un effectif trop large. « Il en veut 25 ou 26 maximum. Comme le Standard n’est pas en Coupe d’Europe, ça pourrait même être un groupe de 24. Il aime avoir un onze de base bien défini mais il n’hésite pas à donner la chance à tout le monde. Notamment les jeunes. Tactiquement? Il utilisait le 4-2-3-1 ou le 4-3-3. »

« Ce challenge arrive au meilleur moment pour Sa Pinto. Ça peut être ce dont il a besoin en ce moment pour sa carrière. Il peut grandir au Standard et son effectif pourrait grandir avec lui. »

Déjà successeur de Jankovic, il quitte la Serbie sur un clash

Ironie du sort, Sa Pinto a remplacé Aleksandar Jankovic en cours de saison à l’Etoile Rouge de Belgrade. « L’équipe ne tournait pas bien avec le Serbe, il y avait pas mal d’incohérences avec plusieurs changements tactiques. Sa Pinto a lui disposé son équipe en 4-2-3-1 uniquement », nous explique Lazar Van Parijs, suiveur du championnat local pour Footballski.fr.

Un homme avec de la poigne – Lazar, Footballski.fr

L’Etoile Rouge a enchaîné une série de huit victoires avec le Portugais avant de perdre chez le rival du Partizan, ce qui l’a écarté de la course au titre. « Il alors lancé des jeunes quand la seconde place était la seule issue. Les victoires à l’extérieur furent plutôt laborieuses, à chaque fois avec un but d’écart », précise Lazar. « Je retiendrais de lui son caractère, c’est un homme avec de la poigne. »

Uros Spajic, l’actuel défenseur d’Anderlecht, avait salué le changement de coach. « Nous jouons mieux depuis l’arrivée de Sa Pinto, c’est évident », déclarait-il à l’époque, évoquant un choc psychologique.

On joue mieux depuis son arrivée – Uros Spajic

La préparation de sa seconde saison n’allait pas se produire. Alors qu’il en discutait avec sa direction, Sa Pinto a démissionné après un clash. Selon lui, les dirigeants ne voulaient pas mettre les moyens pour avoir une équipe suffisamment compétitive sur la scène européenne, entre autres.

Retour en Grèce réussi

Après une expérience folklorique en Arabie Saoudite à Al-Fateh (il a été viré au bout de la quatrième rencontre avec un seul point pris), Sa Pinto a retrouvé Atromitos, où son bilan était plutôt satisfaisant lors de son premier passage. De nouveau, son équipe ne s’inclinait que contre les cadors grecs.

Un coach offensif? A voir avec l’effectif du Standard – Martial Debeaux

« Il a ramené une vraie culture tactique et de l’ordre », nous raconte Martial Debeaux, journaliste français qui suit le championnat grec. « Il a utilisé le 4-2-3-1 comme système mais comme il est arrivé en cours de route, je pense qu’il s’est plutôt adapté. Un coach offensif? Pas spécialement, le 4-1 lors du dernier match était sa seule victoire avec plus d’un but d’écart. Au Standard, cela dépendra de l’effectif à sa disposition. »

Martial Debeaux ne peut empêcher la comparaison avec Sergio Conceiçao. « Il lui ressemble, à plusieurs niveaux. C’est un caractériel. Mais avec un certain charisme. »

Nicolas Diguiny, ailier français évoluant à Atromitos, nous raconte ses quelques mois sous la direction de Sa Pinto. Mais d’abord son départ. « J’ai appris rapidement la nouvelle. J’ai été surpris car il avait prolongé récemment mais en Grèce, ce n’est pas inhabituel. Il arrive dans un club belge prestigieux de plus. C’est une bonne chose pour lui. »

Longtemps blessé cette saison, Diguiny a rapidement été utilisé par le Portugais. « Il m’a vite intégré car il voulait un joueur de mon profil. Il n’a pas hésité à prendre le risque de me relancer trop tôt, tout s’est bien déroulé. C’est un coach qui parle beaucoup aux joueurs, y compris aux jeunes. Il en a d’ailleurs lancé. Il instaure un climat sérieux mais il aime bien rigoler après l’entraînement. »

Tactiquement, ça devrait être différent au Standard – Diguiny, Atromitos

Tactiquement, Sa Pinto n’a de nouveau pas eu le temps de travailler sur la durée puisqu’il est arrivé début février dernier. « Comme il était dans une obligation de résultat, il n’a pu nous tourner fort vers l’offensive, on se concentrait sur la rigueur défensive et on misait sur des contre-attaques. Mais je pense que ce sera tout autre au Standard. »

Le Français de 29 ans n’a pas été surpris par le tempérament de Sa Pinto. « Un coach doit en avoir. Il exprime parfois son mécontentement à une manière propre à lui. Ça peut en étonner certains mais les joueurs doivent apprendre à gérer ça », conclut-il.

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