Au suivant ! En donnant à nouveau la préférence à Jean-François Gillet, à un mois et demi de la fin de la phase classique du championnat, Aleksandar Jankovic et son staff ont tranché dans un débat qui, à Sclessin, a alimenté, depuis le début de la saison, de nombreuses conversations. Et ce n’est pas terminé. « Une équipe appelée à jouer le titre doit s’appuyer sur un gardien capable de prendre, à lui seul, entre 10 et 12 points par saison », explique Gilbert Bodart, qui a livré près de 500 matches dans les buts du Standard.
« Et une équipe qui aspire à disputer les Playoffs 1, via la cinquième ou la sixième place, doit pouvoir compter sur un gardien capable de ne pas en perdre… » Traduction, sans que Gilbert Bodart ne le dise aussi ouvertement : tant Jean-François Gillet que Guillaume Hubert n’émargent ni à l’une ni à l’autre. Ce qui n’est pas l’avis de Frédéric Herpoel, l’ancien gardien d’Anderlecht et de La Gantoise, devenu consultant sur RTL : « Ce sont deux bons gardiens, qui ont le niveau et la carrure pour jouer au Standard », dit-il.
« Mais ils sont chacun assis entre deux chaises, parce qu’il n’y a pas, à Sclessin, de numéro 1 indiscutable, ce qui n’est pas nécessairement la meilleure formule. Il aurait été plus simple de dire, en début de saison, que Gillet arrivait comme no1 pendant un an, avant d’endosser le statut de no2 puis d’intégrer le staff comme entraîneur des gardiens, à charge pour Hubert de terminer, à son contact, son apprentissage. Je ne sais pas quelle était l’idée du Standard, mais une communication comme celle-là aurait permis d’ôter la pression à tous les deux… » Car aujourd’hui, la situation est très délicate. Entre un Jean- François Gillet certes affamé mais terriblement aigri par sa mise à l’écart, et un Guillaume Hubert qui aura bien du mal à avaler la pilule, la marge de manoeuvre est cette fois extrêmement mince. « La situation est très difficile à gérer », poursuit Frédéric Herpoel.
« Pour Hubert d’abord, à qui le message envoyé, s’il ne joue pas, est cette fois très clair. Et si, par malheur, Gillet se troue, ce sont alors deux problèmes qui se poseront… » Jean-François Lecomte, qui a été entraîneur des gardiens du Standard de 2008 à 2010, opine du chef. « Cela risque d’être, jeudi, un match Eupen – Gillet, tant la prestation du gardien liégeois sera analysée sous toutes ses coutures », confie-t-il. « Hubert va-t-il payer parce que tout le monde dit qu’il doit céder sa place ? Ou parce que la pression de la vox populi est très forte ? Moi, je m’en serais tenu à la stratégie définie en début de saison. Si, comme je l’ai lu et entendu, celle-ci consistait à faire de Jean- François Gillet le numéro 1 pendant un an ou deux, j’aurais défendu Gillet à fond, jusqu’à ce que cela ne soit plus possible. Et si la stratégie a changé en cours de saison, ce qui peut arriver, il fallait soutenir Guillaume Hubert jusqu’au bout. Mais pas tout remettre en cause tous les deux mois… »
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