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Jankovic: 6 objectifs n’ont pas été atteints

Le coach serbe, qui attend un premier succès à Sclessin depuis le début de l’année 2017,  joue donc gros ce samedi soir face à Saint-Trond.

C’est dans une ambiance plombée par la défaite enregistrée dimanche dernier au Lierse, en ouverture des Playoffs 2, que le Standard défiera ce samedi (20h30) à Sclessin son voisin trudonnaire. Avec un entraîneur, Aleksandar Jankovic, plus que jamais dans l’œil du cyclone. Détail révélateur du contexte ambiant, Ivan Leko, l’entraîneur de Saint-Trond, a affirmé hier lors de son point de presse que son équipe devait « respecter le Standard ». C’est décidément le monde à l’envers…

On l’a déjà dit et répété, le cuisant échec du Standard, tout au long d’une saison pourrie, est collectif. C’est, sur fond d’instabilité chronique, celui d’une direction trop longtemps divisée, avec un mercato hivernal très mal ciblé alors que l’heure était au dégraissement (Olivier Renard a amené Marin, Luchkevych et Ndongala, Daniel Van Buyten a attiré Mladenovic, Danilo, Bokadi, Bolingi, Luyindama et Djenepo), mais aussi de joueurs beaucoup trop gâtés, qui dans le confort que procurent les installations de l’Académie, en exigent toujours plus au point d’oublier de se battre sur le terrain.

Mais c’est aussi celui de son chef d’orchestre, Aleksandar Jankovic, que les qualités d’élocution et la prestance ont toujours épargné, jusqu’ici, des critiques. Pourtant, l’étoile du technicien serbe a pâli d’importance depuis le début de l’année 2017, ponctué par un seul succès, signé à Waasland/Beveren. Le bilan mathématique est intenable, qui obligera Bruno Venanzi, si le Standard ne remporte Pas ces playoffs 2, à prendre ses responsabilités et à dénicher un quatrième entraîneur en deux ans de présidence.

Encore 2 ans de contrat

« Jankovic reste T1 jusqu’en fin de la saison », a assuré, dans la foulée de la défaite concédée au Lierse, le patron du Standard, qui souhaitait vraiment, au départ, pouvoir travailler avec l’ancien coach de Malines sur le long terme mais se rend compte, aujourd’hui, que ce sera bien compliqué. Et qui ne peut évidemment se permettre le luxe de placer dès à présent sur le banc un nouvel entraîneur qui, si les choses se passent mal, et il n’y a aucune raison pour que la tendance soudain s’inverse, se rait immédiatement « grillé » aux yeux du public. Jankovic finira donc la saison en bord de Meuse, avant, plus que probablement, de devoir plier bagages à… deux ans de l’expiration de son contrat. La question de sa succession sera alors ouverte, qui ne concernera pas Peter Maes, qui avait été proposé il y a quelques semaines à la direction liégeoise après l’échec de négociations entamées avec un club de Dubaï, après son licenciement de Genk. « Je n’ai jamais pensé à ça », certifie Jankovic lorsqu’on lui dit qu’il est, cette fois, bel et bien au pied du mur. « Avec ma direction, on communique constamment. On avait l’ambition de jouer les Playoffs 1 et une fois qu’on s’est retrouvé en Playoffs 2, on avait celle de les remporter. On va donc tout faire pour cela… »

Les 6 objectifs qui n’ont pas été atteints

1. Le bilan chiffré

Aussi incroyable que cela puisse paraître, le Standard n’a remporté, en championnat, qu’une victoire à l’occasion de ses… treize dernières sorties. «  Et encore aucune à Sclessin en 2017  », ajoute Aleksandar Jankovic. Sans prendre en considération le déplacement à Charleroi, sanctionné d’un double forfait après que le match n’ait pu aller à son terme, le Serbe présente un bulletin de 44 % des points (33 sur 75). C’est excessivement peu ! Et ce chiffre chute à 41,6 % si on ajoute à ce bilan le match de Coupe de Belgique à Geel, ponctué par une élimination bien peu glorieuse au stade des seizièmes de finale face à un adversaire de Division 1 amateurs, et les six rendez-vous d’Europa League, qui avaient débouché sur un total de 7 points sur 18 et une troisième place de poule synonyme d’élimination.

2. Pas de qualité de jeu

Circulez, y a rien à voir ! L’arrivée d’Aleksandar Jankovic à Sclessin, le 6 septembre 2016, avait été accompagnée de belles promesses, en termes de discipline, de mentalité, de travail et d’investissement, notions chères au technicien serbe. Et de fait, les premiers matches disputés sous sa conduite, face à Genk, au Celta Vigo et à Lokeren avaient été parfaitement maîtrisés, avec des joueurs qui défendaient en bloc, une agressivité exemplaire et un état d’esprit impeccable. Avant que, très vite, les choses ne se gâtent. Aujourd’hui, les bonnes intentions ont fait place à un jeu incolore, inodore et insipide, sans le moindre relief. Dominée dans l’entrejeu par tous ses adversaires depuis le début de l’année 2017, l’équipe liégeoise est à la rue, proposant un football où il n’y a ni mouvements ni vitesse. Avec des remontées de balle trop molles pour faire mal à l’adversaire, de quelque niveau soit-il. «  On essaye d’avoir la stabilité qu’on recherche  », a encore avoué hier Jankovic, qui ne l’a donc pas encore trouvée, 214 jours après son arrivée à Liège.

3. Pas d’équipe

À la tête d’un noyau pléthorique, que le mercato hivernal n’est pas parvenu à réduire autant qu’espéré (32 joueurs composent encore aujourd’hui son effectif), ce qui constitue une circonstance atténuante importante, Aleksandar Jankovic n’a jamais réussi à dégager un onze de base. Si seuls Scholz, Edmilson, Belfodil et Sa sont à ses yeux des titulaires indiscutables, tous les autres ont passé énormément de temps sur le banc, à l’image d’un Laifis aujourd’hui, voire en tribune, à l’instar de Fiore et Danilo. Du coup, aucune hiérarchie claire et précise n’a jamais été établie, très latente au poste d’arrière gauche, dans l’axe de l’entrejeu ou sur le flanc droit, en l’absence prolongée de Dossevi. Avec un résultat calamiteux sur le terrain où, sans équipe-type, le Standard n’est jamais parvenu à jouer… en équipe. Pire, en procédant de la sorte, en condamnant très vite certains éléments (Emond par exemple, passé en quelques jours d’une place de titulaire à une non-sélection), Jankovic a fait beaucoup de déçus, qui aujourd’hui le lui rendent bien en étant incapables d’aller à la guerre pour lui…

4. Tous ont régressé

Le constat est terrible : sans exception, tous les joueurs ont régressé sur le plan individuel, par rapport à la saison dernière ou à la première moitié de saison. C’est un signe qui ne trompe pas. Le cas le plus flagrant est celui d’Ishak Belfodil, dont il avait été question à Everton durant l’hiver en échange d’un chèque de 12 millions d’euros et dont la valeur intrinsèque, autant que le niveau de jeu, a incroyablement chuté depuis. C’est le cas aussi de Dossevi, de Junior Edmilson et de Scholz, pour ne citer que ceux-là, solidement rentrés dans le rang depuis plusieurs semaines.

5. Un peu trop léger

Dès le début du championnat, alors que Yannick Ferrera était encore à la barre, plusieurs joueurs s‘étaient plaints, en interne, de la campagne de préparation estivale, la jugeant beaucoup trop légère par rapport à ce qu’ils avaient connu précédemment.

En ligne de mire, le préparateur physique Eric Roex, imposé à Ferrera et remercié le 1er février dernier. Le décor, pourtant, n’a guère changé sur ce plan-là où les entraînements dispensés par Aleksandar Jankovic, d’une durée rarement supérieure à 75 ou 80 minutes (Laszlo Bölöni montait parfois jusqu’à… trois heures), manquent d’intensité. « On pourrait travailler bien plus, et plus durement », reconnaissent sous cape certains joueurs, avouant souffrir d’un déficit physique important.

Autre débat : pourquoi, lorsqu’il prévoit deux entraînements le même jour, Jankovic les programme-t-il systématiquement à 10h30 et à 14h30, sachant qu’entre les deux séances, ses joueurs n’ont pas le temps matériel pour disposer d’une plage de repos suffisante ? Ce qui oblige du coup le Serbe à organiser la deuxième séance en salle de musculation, étant entendu que pour bénéficier d’un deuxième entraînement sur terrain, ses joueurs devraient, temps de récupération et de digestion oblige, le débuter entre 16 et 17 heures, ce qui n’arrive jamais.

6. Il est trop gentil

Qu’ils s’appellent Belfodil, Sa, Cisse ou Dossevi, tous pourront en témoigner : Jankovic sait être dur et grinçant lors des séances de débriefing, contrastant avec l’attitude placide et sereine qu’il affiche au bord du terrain le jour des matches. Mais globalement, le Serbe n’est pas un homme de conflits. Il avait ainsi fait mine d’élever le ton dans la foulée du non-match livré à Mouscron, en décrétant qu’il dispenserait 16 entraînements durant la semaine. Il y en a eu, à l’arrivée, quelques-uns de moins, avant que l’intéressé ne suspende ce soi-disant régime militaire au bout d’une semaine pour octroyer à ses joueurs trois jours de congé.

Trop gentil, Jankovic s’est aussi mis une partie de son vestiaire à dos en accordant des passe-droits à certains de ses cadres, le dernier exemple en date concernant Scholz, dispensé récemment d’une séance d’entraînement prévue l’après-midi, ce qui avait été très mal accueilli par son groupe.

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