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Le Standard va, un peu, jouer la carte jeunes

Comment le Standard va-t-il terminer cette saison décidément pourrie ? En lançant dans la bagarre des jeunes qui, de toute façon, ne feraient pas moins bien que ceux qui ont montré d’eux et de leur club, samedi soir à Saint-Trond, une image à nouveau déplorable ? « Il est trop tôt pour le dire, mais cela peut être envisagé », a répondu, énigmatique, José Jeunechamps dans les catacombes du Stayen. « Il faudra voir quels jeunes, voir qui le mérite… »

La saison dernière déjà, Yannick Ferrera avait profité des six matches de Playoffs 2, qui comptaient véritablement pour du beurre puisque le Standard avait déjà en poche son ticket européen grâce à son succès en finale de la Coupe de Belgique, pour faire découvrir Martin Remacle, Hugo Cuypers, Jonathan Okita, Rochinha, Achraf Achaoui, Fadel Gobitaka et Jérôme Deom. Tous les sept, émargeant au noyau des Espoirs, avaient obtenu un peu de temps de jeu. Entre 7 minutes de jeu pour Cuypers, prêté ensuite au RFC Seraing, en Division 1 amateurs, à 177 pour Remacle, parti définitivement, à l’hiver dernier, au FC Torino.

« Les jeunes ? C’est très bien, mais il ne faut pas les brûler », lance Jonathan Legear. José Jeunechamps, qui mesure parfaitement le chemin que les plus belles pousses de Sclessin ont encore à parcourir avant de franchir les portes d’un noyau professionnel, ne le fera évidemment pas, conscient qu’aligner l’équipe B tout entière serait contre productif. Aussi devrait-il laisser passer le match de vendredi face à Malines, qui fera valoir ses importantes qualités athlétiques, pour lancer l’un ou l’autre jeune dans la fosse aux lions, à Waasland/Beveren donc, puis face au Lierse.

Qui ? Normalement pas les frères Mmaee. Samy, le défenseur central, est en effet sur la touche depuis une dizaine de jours, pour une entorse de la cheville survenue en début de match face à Genk, en Espoirs, et tout porte à croire qu’il y restera jusqu’en fin de saison. Décidément bien malheureux, Ryan, son attaquant de frère, paie quant à lui l’exclusion, pour un coup de pied donné à un adversaire, lors d’une demi-finale de Coupe de Belgique à Genk.

Fadel Gokitaka, qui avait disputé 24 minutes de jeu la saison dernière en Playoffs 2 et fait toujours partie des Espoirs rouches, ne devrait pas apparaître non plus. Étudiant à École de gestion de l’Université de Liège (HEC), le jeune (19 ans) ailier bruxellois est accaparé par ses études et loupe, du coup, de nombreux entraînements, ce qui ne l’empêche pas de s’aligner avec la deuxième équipe. Il devrait d’autant moins entrer en ligne de compte que ses examens se profilent à l’horizon.

On ne devrait pas plus voir à l’œuvre le back droit Nathanaël Frenoy, qui avait disputé les deux matches amicaux du Standard face au Grand-Duché de Luxembourg et à Metz avant le début des Playoffs 2, pas plus que l’attaquant Anaxis Dinsifwa, jugés encore trop tendres.

C’est donc sur Arnaud Bodart, Ibrahima Bah, Alexandro Cavagnera et Dimitri Lavalée, tous intégrés à l’effectif professionnel, que les regards devraient se porter. Avec, peut-être, un record en vue : si les trois derniers cités sont appelés à jouer, ils porteront à… 45 le nombre de joueurs alignés cette saison par le club liégeois. Pour 44 la saison dernière…

Ceux que vous pourriez voir à l’œuvre…

Qui sont donc ceux qui ont le plus de chances d’obtenir, d’ici au 19 mai, date de la visite du Lierse à Sclessin, un peu de temps de jeu ?

Arnaud Bodart, un gardien sur qui le Standard fonde de grands espoirs

Arnaud Bodart, qui n’est autre que le neveu de Gilbert Bodart, est aujourd’hui le troisième gardien rouche dans la hiérarchie, derrière Jean-François Gillet et Guillaume Hubert. Âgé de dix-neuf ans, il a effectué de très importants progrès depuis qu’il a débarqué dans le noyau professionnel, à l’hiver dernier, au moment où Senne Vits a été prêté à MVV Maastricht, en Division 2 néerlandaise. Très bon sur le plan technique, le gardien liégeois pourrait être récompensé pour sa générosité dans l’effort et sa force de travail, très appréciée, en étant appelé à disputer les deux derniers matches du Standard. « J’ai toujours été gardien, cela doit être inscrit dans mes gènes », dit celui qui avait intégré l’Académie il y a onze ans, chez les U8. À Sclessin, on compte en tout cas énormément sur ce garçon d’avenir. Mais aussi sur ses réflexes et sa personnalité, qui commence à s’affirmer.

Dimitri Lavalée, un défenseur central avec une excellente passe

Un cran plus haut dans le jeu, Dimitri Lavalée (20 ans), défenseur central de son état, pourrait être appelé, lui aussi, à rapidement effectuer ses grands débuts en équipe première, histoire de voir ce qu’il a dans le ventre. Après un début de parcours à Melen, il avait rallié l’Académie il y a treize ans déjà, après avoir séduit les recruteurs liégeois lors d’un stage organisé à Herve. Doté d’une excellente mentalité, tout comme Arnaud Bodart, Lavalée présente de nombreux atouts, à commencer par la qualité de sa frappe et de sa passe. Pur gaucher, il est aussi très intelligent dans le jeu, mais il doit encore apprendre à se faire mal lors des séances d’entraînement avant de viser davantage qu’une place dans l’effectif professionnel, qu’il fréquente depuis le début de cette saison. « Depuis tout petit, je suis un fervent supporter du Standard et j’ai envie de m’inscrire dans son histoire », explique-t-il. « C’est le but que je veux atteindre et j’ai l’intime conviction que c’est possible. Je vais en tout cas tout faire pour et me retrousser les manches… »

Alexandro Cavagnera, un numéro 6 très fort sur le plan technique

Alexandro Cavagnera, c’est le dernier arrivé, celui que José Jeunechamps avait invité à rejoindre le noyau de l’équipe première, qu’il n’a depuis plus quitté, la semaine précédant le duel face à Waasland/Beveren, le 25 avril dernier. Tout a été très vite pour ce jeune (18 ans) médian récupérateur originaire de Jemeppe-sur-Meuse, qui avait débuté la saison chez les U19, avant d’être intégré après la trêve hivernale dans le noyau Espoirs où il avait d’emblée gagné ses galons de titulaire. Encore actif, la saison dernière, au RFC Seraing, il avait été à deux doigts de signer à l’AS Monaco, qui le courtisait au même titre que le Chievo Vérone, avant que Daniel Van Buyten et Thierry Verjans ne fassent changer d’avis la famille. C’est d’un vrai milieu défensif dont il s’agit, capable d’évoluer un peu plus haut dans le jeu, en position de numéro 8, même s’il s’y plaît un peu moins, s’appuyant sur une technique raffinée et une excellente vista. Encore frêle, il va devoir prendre du muscle.

Ibrahima Bah, un attaquant très généreux et un joueur d’instinct

C’est, des quatre, le seul élément à avoir déjà connu les joies d’une première montée au jeu. C’était face à Courtrai (défaite 0-3) le 4 février dernier. Arrivé en bord de Meuse en 2013, alors qu’il jouait à Ixelles, Ibrahima Bah (18 ans) est certes encore léger pour prétendre à autre chose qu’une présence dans le noyau pro, mais il se distingue par sa vivacité et une grande générosité dans l’effort. Attaquant très pugnace, c’est d’abord un joueur d’instinct. « Orlando Sa est un modèle », dit-il. « Il est incroyable dans le rectangle. C’est un tueur, qui transforme chaque occasion qui passe. Je m’inspire de lui pour progresser… »

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