SITE NON OFFICIEL : présentation de l'équipe, informations sur le club, résultats, classements, vidéos et streaming des matches …

Tous les secrets d’Olivier Renard

Un an après son arrivée, l’ancien gardien a pris tous les pouvoirs sportifs au Standard. Décryptage de sa méthode de travail :

Depuis quinze jours, on a davantage parlé, à Sclessin, du licenciement de Daniel Van Buyten que du rôle essentiel que va jouer, sur le terrain sportif, Olivier Renard. Avant la visite à Sclessin de Malines, où il avait débuté sa carrière de directeur sportif en décembre 2013, l’occasion était belle de faire découvrir la personnalité, mais aussi la façon de travailler de celui qui a fêté, il y a une semaine, sa première année de dirigeant à Sclessin.

Daniel Van Buyten et Olivier Renard ne se parlent plus. Parce que le premier estime sans doute que le deuxième, qu’il avait lui-même attiré à Sclessin, a joué un rôle néfaste dans son licenciement. Malgré leurs solides divergences,qui ont incité le président Bruno Venanzi à siffler, comme il l’a dit lui-même, la fin de la récréation, Olivier Renard n’avait jamais dénigré le travail de Van Buyten, pour qui il a toujours éprouvé du respect. Ou alors de manière sybilline, comme lorsqu’il avait répondu, sur le plateau de La Tribune, le 6 février, qu’il était venu au Standard pour être directeur sportif, et qu’il n’était «ni un scout, ni un secrétaire». Traduisez : ni le scout de Daniel Van Buyten, ni le secrétaire de Christophe Henrotay. Depuis son arrivée, ou plutôt son retour, en bord de Meuse, Olivier Renard a trop souvent été obligé de faire du social, comprenez par là qu’il a dû beaucoup s’entretenir avec des joueurs qui ne pouvaient plus voir Van Buyten en peinture ou à qui on avait promis monts et merveilles, Ishak Belfodfi l en tête. Au point de ne pouvoir concentrer toute son énergie sur ce qui est devenu son métier. Aujourd’hui, l’ancien gardien a les mains libres, n’ayant plus de comptes à rendre qu’à son président. Et plus à Van Buyten qui ne s’est pas gêné pour lui faire porter la responsabilité de plusieurs échecs. Dont celui de la non-venue de Kalinic à Sclessin, sous prétexte qu’il ne coûtait que 1,5 million d’euros. Renard ne s’est jamais abaissé à répondre à ces attaques, alors qu’il lui aurait été si facile de rétorquer que si c’était vrai, Gand avait commis une erreur de dimension en transférant le gardien croate pour 3,3 millions. Peu importe finalement ! Renard poursuit sa route, avec la seule ambition de ramener le Standard en haut de tableau.

Sa porte est ouverte à tous les agents

Olivier Renard a toujours eu, avec le vestiaire, un excellent contact, à l’opposé de Daniel Van Buyten, que les joueurs trouvaient hautain et versatile. Depuis son arrivée à Sclessin, le 18 février 2016, Renard a toujours gardé sa ligne de conduite, partant du principe qu’il était essentiel de tenir aux joueurs un discours clair. «Lorsque tu dis à un joueur qu’il va jouer avec les U21 mais que tu le mets en U19, ce n’est pas correct», nous avait-il dit en début de saison.

C’est du reste ce qui a précipité, à l’hiver dernier, le départ forcé d’Isaac Mbenza pour Montpellier, alors que le Standard avait souhaité le conserver. Lassé d’évoluer sur les flancs, pris en grippe par le public, l’attaquant belge ne comprenait pas pourquoi l’ancien conseiller sportif du président Venanzi, à la base de son transfert de Valenciennes à Liège, lui avait promis qu’il serait aligné en n° 9. Cela n’a jamais été le cas. Catastrophique évidemment, à un point tel que le Standard a dû le faire partir, pour gagner à l’arrivée 300.000 euros de plus que la somme déboursée six mois plus tôt pour l’attirer à Sclessin.

«PAS DE COPINAGE»

Respect : c’est le terme qui convient le mieux au mode de fonctionnement de Renard qui, doté d’un caractère fort, peut parfois péter un câble, mais respecte tous ses interlocuteurs. Respect qu’il a aussi pour les agents, entre lesquels il ne fait pas de distinction. Ce qui lui a valu d’entrer en confl it avec Van Buyten qui, lors du transfert de Ndongala, lui avait signifi é qu’il était aberrant de travailler avec Mogi Bayat sous prétexte que s’il y avait un choix à faire, celui-ci privilégierait toujours les intérêts de Charleroi. Olivier Renard le sait aussi, mais refuse autant l’exclusive que l’exclusion. En clair, il est à ses yeux hors de question de travailler avec un agent attitré, mais aussi de se passer des services d’un autre qui lui amènerait de bons joueurs. L’exemple de Bayat est éclairant: si les deux hommes se connaissent depuis 15 ans, ils n’ont collaboré que sur deux dossiers, Verdier (à Malines) et Ndongala (au Standard).

«Il ne fait aucune fixation sur un manager X ou Y, seules les qualités du joueur l’intéressent », assure Thomas Troch, dont le dernier dossier traité avec Renard concerne l’arrivée à Malines de Bejlica, qui était en balance avec un certain… Laifis, qui a fi ni par atterrir à Sclessin lorsque Kosanovic s’est blessé. «Il faut toujours être prêt et pouvoir anticiper», explique Olivier Renard. «Avec lui, il n’y a pas de copinage», concède Federico Avellino, du bureau anglais Base Soccer (à la base du prêt de Ryan à Genk), qui peut d’autant mieux en parler qu’il n’a pas encore réalisé la moindre affaire avec Renard. «C’est quelqu’un de sain et d’honnête». L’agent français Jean-Charles Parot ne dit rien d’autre : «Ce qui me plaît, c’est son intégrité. Je suis bien placé pour le savoir, Olivier laisse leur chance à des agents qu’il ne connaît pas, si ceux-ci lui amènent de bons joueurs. Et s’il sait être dur en négociation, tout se passe toujours de manière très agréable. Sans tension, sans menace et sans chantage…»

Pour le rapport qualité-prix, il a le nez fin

Faire offi ce de bon directeur sportif, c’est trouver le meilleur ratio entre les résultats de l’équipe première, les transferts entrants à bon prix et les transferts sortants réalisés avec une belle plusvalue. Sur ce plan-là, Olivier Renard a montré, depuis ses débuts à Malines en décembre 2013, qu’il savait y faire. A l’image de son tout premier coup, Milos Kosanovic, recruté pour 100.000 euros à Cracovie avant d’être revendu deux ans plus tard au Standard pour plus de 2 millions.

Anderlecht a lui aussi renfloué d’importance les caisses du Kavé. Grâce à Ivan Obradovic, recruté gratuitement sur les conseils de Milan Jovanovic, à Sofiane Hanni ensuite, repéré en division 2 turque et en fi n de contrat, avant d’être tous les deux cédés au Sporting pour près de 5 millions. «Si je ne l’avais pas proposé à Olivier Renard, que je connaissais pas, et si Olivier ne l’avait pas engagé à Malines, jamais Sofiane n’aurait atterri à Anderlecht», explique Jean-Charles Parot, qui avait à l’époque réalisé la transaction. «Hanni n’étant pas connu, il fallait passer par un club moyen du championnat belge avant de viser plus haut. J’ai fait mon travail, et Olivier a fait le sien, de manière très pro, en se déplaçant en Turquie pour voir mon joueur. Tous les directeurs sportifs ne le font pas…» Une bonne partie de l’effectif malinois actuel porte encore la griffe d’Olivier Renard, qui avait été chercher Coosemans, El Messoudi et Cocalic pour rien, Verdier pour 25.000 euros et Bjelica pour 50.000, tout en favorisant l’éclosion de jeunes comme Vanlerberghe, que le Standard avait tenté d’attirer lors du dernier mercato, en vain, Malines ayant placé la barre à 1,5 million.

SA, BELFODIL, LAIFAIS…

A Sclessin, dans un contexte rendu difficile par la présence souvent encombrante de Daniel Van Buyten, le Hennuyer a aussi rapidement déposé sa carte de visite. En faisant venir Sa, Laifi s et Belfodil à l’été dernier pour une somme de… 100.000 euros, mais aussi Raman, Cisse et Mbenza parce qu’il fallait aussi transférer (mais pas gratuitement) du belge. En clair, des joueurs appelés à être (très) bien revendus. Et, à l‘arrivée, une politique sportive à l’opposé de celle qui, lors de la mainmise du tandem Van Buyten – Henrotay, consistait à se faire prêter des joueurs par de grands clubs étrangers. Sans grand résultat : si Dossevi et Yatabare ont su tirer leur épingle du jeu, Bahlouli (Monaco), Elderson (Monaco), Wallyson (Sporting Lisbonne), Maniatis (Olympiacos) et Boschilia (Monaco) n’ont pas laissé une trace indélébile.

«C’est une bonne chose que le Standard ait décidé de concentrer le pouvoir sportif dans les mains d’une seule personne, et d’Olivier en l’occurrence», souligne Marc Faes, le directeur général de Malines, qui a connu l’intéressé comme joueur, puis comme directeur sportif, chaperonné par Fi Van Hoof. «Dès le premier jour, malgré la présence de Fi, Olivier a tracé son propre chemin. Il a le nez fi n pour dénicher des joueurs auquel personne ne pense. Comme Hanni…»

90% de masse salariale économisée

Olivier Renard n’a pas pu avoir, durant le dernier mercato, son premier en tant que directeur sportif du Standard, les mains libres. Sauf pour les départs, qu’il a lui-même orchestrés. Dix-huit pour être précis, en prenant en compte les cinq joueurs émargeant au noyau des Espoirs qui ont quitté les bords de Meuse. Un record !

C’était un passage obligé : en interne, il avait été établi que l’objectif premier consistait à dégraisser d’importance un effectif pléthorique composé alors de 33 joueurs, «pour éviter que quatre joueurs sur cinq ne soient déçus», mais aussi pour rendre la vie plus facile au staff technique en place. Ce que le directeur sportif des Rouches a donc fait, en économisant, sur l’ensemble des joueurs cédés, temporairement ou définitivement, 90% de masse salariale.

Renard a également joué un rôle important dans l’arrivée de Razvan Marin, qu’il suivait depuis un bon bout de temps déjà. C’est Daniel Van Buyten qui lui avait parlé du médian roumain qui, à la base, devait assurer la succession d’Adrien Trebel à l’été 2017. Les plans étaient ceux-là: faire les choses calmement en donnant cinq mois d’adaptation à Razvan Marin. Avant que le coup de force tenté par Trebel et son départ pour Anderlecht n’obligent à accélérer le processus. Au grand dam de Daniel Van Buyten qui, à la veille de son licenciement, avait expliqué qu’il ne comprenait pas le choix porté sur «un joueur qui ne parle pas la langue, ne connaît pas le championnat et n’a pas d’expérience ». Ce qui ne l’avait pas empêché de faire des pieds et des mains pour engager… le Brésilien Danilo.

ARRIVÉES LIMITÉES

En sens inverse, ce sont… neuf éléments qui ont débarqué en bord de Meuse. Dont quatre lors des dernières heures du mercato, dans les bagages de Daniel Van Buyten. Il s’agit du Malien Djenepo et des Congolais Bolingi, Bokadi et Luyindama, tous sur base d’un prêt avec option d’achat. Quatre transferts que Renard ne souhaitait pas, non pas parce que les intéressés ne possèdent pas les qualités suffisantes pour réussir au Standard, mais parce que le moment n’était pas opportun dès l’instant où il avait été décidé de mettre l’accent sur le nettoyage de l’effectif pro. Mais aussi, à juste titre, parce que c’était, aux yeux du directeur sportif du Standard, un très mauvais signal lancé à l’Académie et au centre de formation. Ce qui, après coup, n’a pas empêché Daniel Van Buyten d’affirmer que «si on avait dû faire tous les joueurs qu’Olivier nous a conseillés, on serait à cent». Un comble ! L’intéressé, qui s’était battu pour limiter les arrivées, avait pleinement apprécié…

Conserver une ossature qui est stable

Olivier Renard est, aux dires de Marc Faes, le directeur général du Kavé, un architecte. «L’équipe de Malines, construite autour de Verdier, Cocalic et Bjelica, porte en partie sa marque», dit-il pour signifier que le Hennuyer est d’abord un homme de projet. Après avoir reconstruit Malines, c’est le Standard qu’il veut relancer, après une saison loupée et malgré un noyau plus fort, qualitativement, que celui de la saison dernière. Pour preuve, le club liégeois n’avait réussi à vendre, à l’été dernier, que le seul Santini, alors qu’il y avait eu l’intérêt d’un pays exotique, la Chine, pour Trebel. Aujourd’hui, Belfodil, Sa et Laifis, tous amenés par Renard, sont courtisés mais ne partiront que pour un très bon prix. Car la première ambition du directeur sportif de Sclessin sera de conserver l’ossature actuelle, même si le Standard ne roule pas sur l’or. Et miser sur une stabilité présente dans le onze de base (Santini et Trebel sont les deux seuls joueurs à avoir quitté le navire en deux mercatos) mais là seulement.

Pour le reste, Olivier Renard ne changera pas son fusil d’épaule. L’escapade du week-end dernier en Croatie, où il a été visionner le médian Filip Brodaric lors du déplacement de Rijeka à Osijek le montre. «Comme tous les directeurs sportifs, il travaille avec Wy Scout, un logiciel avec une base de données qui permet d’avoir accès à toutes les statistiques et à des vidéos, mais lui ne s’en contente jamais», explique Federico Avellino. «Il se déplace au minimum une fois ou deux pour voir le joueur à l’oeuvre, mais aussi pour juger de sa mentalité. C’est un travail méticuleux qu’il entreprend avant d’envisager un éventuel engagement…»

«JAMAIS DANS LE FLOU»

Thomas Troch, qui travaille au sein du bureau d’International Sport management (ISM) géré par Walter Mortelmans et avait été en relation avec Renard à l’été dernier lorsqu’il fut question de l’arrivée à Sclessin de l’attaquant brugeois Tuur Dierckx, éprouve lui aussi beaucoup d’estime pour le responsable sportif des Rouches. «Avec Olivier, le courant passe dans les deux sens: si nous avons un joueur susceptible de l’intéresser, nous prenons contact ou s’il a en vue un joueur dont nous gérons les intérêts, il prend les devants. Il n’est pas rare que lorsque je lui propose un joueur, il connaisse déjà son profi l, et mieux que moi (rires). C’est ça qui le caractérise : il travaille avec une vraie philosophie, il visionne des joueurs et des tas de matches pour faire son choix, en ayant une vision très claire des besoins de son club…»

Très engagé, Olivier Renard veut poser sa griffe sur le Standard de demain. Sans changer une méthodologie de travail très appréciée dans le milieu. «Lorsque je lui propose un joueur, il revient vers moi pour me donner un feed-back, positif ou négatif», poursuit Thomas Troch, qui avait traité pour la première fois avec Renard lors du transfert de Tim Matthys à Malines. «Il y a toujours un retour », confi rme Jean-Charles Parot. «C’est très appréciable parce qu’on ne reste jamais dans le flou…» –

Cliquez sur ce lien pour rejoindre notre page Facebook et recevoir nos meilleures infos sport sur le Standard de Liège

Commentaires

Commentaires




One thought on “Tous les secrets d’Olivier Renard

Laisser un commentaire

029bb4f3e57d3e3f40231a377e8ef98ceeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee