Le Sporting accepterait donc d’être sanctionné, en s’appuyant sur l’argument « d’actes isolés ».

La direction du Sporting entend bien se faire respecter devant la Commission des Litiges. Voilà pourquoi Pierre-Yves Hendrickx sera accompagné par Maître Mayence… l’homme qui vient de faire innocenter Bernard Wesphael. Voici trois points qui pourraient étayer son argumentation.

1. La provocation : personne ne conteste le fait que le début des incidents s’est déroulé au sein de la tribune réservée aux supporters du Standard. Si le speaker a dû faire un appel au calme, si Jankovic et Trebel ont dû rappeler les supporters à l’ordre et si l’arbitre a dû interrompre la rencontre la première fois : tout cela est dû à des agissements qui ont eu lieu dans la T2. Sans tout cela et sans cette provocation, le Sporting pourra arguer que le match n’aurait jamais été interrompu pour le jet d’un simple flash près de Guillaume Hubert.

2. L’acte isolé : puisque le règlement prévoit le retrait des points si les incidents sont causés par les supporters des deux camps, le Sporting devrait accepter un double 5-0. Par contre, il réagira si des sanctions plus fermes (comme des matches à huis clos) sont prononcées. En effet, la direction zébrée affirme depuis le début que les jets d’un gobelet de bière et d’un flash sont « les gestes de supporters isolés ». Gestes qui ont d’ailleurs été « réprimandés » au sein même de la tribune par les autres supporters qui ont« corrigé » les fautifs. En désignant des supporters isolés, le Sporting espère que ce n’est pas la masse qui sera sanctionnée.

3. Le timing : Charleroi ne recevrait-il pas de sanction sportive si le double 5-0 était prononcé ? Au Sporting, on balaie cet argument d’un revers de la main en rappelant que les Zèbres disposaient encore de 20 minutes pour revenir au score. Et, en égalisant contre Anderlecht dans les arrêts de jeu et en allant cueillir 5 succès en fin de match depuis le début de la saison, les gars de Mazzù ont prouvé à plus d’une reprise qu’ils étaient capables de renverser des situations compromises. Charleroi est formel : le choc n’était pas fini à 1-3 !

La jurisprudence est du côté du Standard

Le club serait exclu de la Pro League s’il devait aller en justice civile mais sa tolérance a des limites… Il peut s’appuyer sur trois précédents.

Pour argumenter sa défense… et pour proposer une alternative s’il obtient gain de cause, le Standard peut notamment faire appel à la jurisprudence.

1. Bleid : lors du match Hamoir – Bleid en 2008, en promotion D, des supporters du club gaumais s’en étaient pris à l’arbitre, Christophe Virant, en lui jetant des gobelets de bière. « La Fédération belge considérait que l’on était responsable des actes de nos supporters », explique Pierre Munaut, un ancien dirigeant du club. « Nous, nous estimions que nos supporters étaient responsables de leurs actes. D’autant que nous n’avions aucun moyen de pression sur eux. Notre avocat de l’époque s’était basé sur un jugement du PSG condamné dans un premier temps pour le comportement de ses supporters. Le juge de Virton en charge de l’affaire avait suivi la jurisprudence française sur ce procès, en ajoutant même qu’il considérait les clubs non-responsables des agissements des supporters. »

2. PSG : quel était ce cas lié au PSG ? Le juge avait débouté la fédération, jugeant le PSG non responsable de ses supporters à l’extérieur. Le juge avait stigmatisé le fait que le port d’une écharpe ou d’un signe de support à une équipe ne veut pas dire que l’on agit obligatoirement pour cette équipe.

3. Pays-Bas : deux cas. En mars 2010, la rencontre Feyenoord-Vitesse avait été arrêtée à la mi-temps car les conditions climatiques ne permettaient pas de poursuivre. La Fédération avait décidé de ne faire jouer que la deuxième mi-temps avec les mêmes joueurs. L’autre fois, c’était en décembre 2011 lors de Ajax-AZ. À la 36e, le coach visiteur avait dit à son équipe de rentrer aux vestiaires après l’exclusion de son gardien qui avait mal réagi à… une agression d’un supporter monté sur le terrain. Le match avait été rejoué.

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