« Preud’homme cache une colère extrême, il y aura du remue-ménage en fin de saison »

Dimanche dans Complètement Foot, David Houdret, Pascal Scimè et Joachim Mununga sont revenus sur la première victoire des Anderlechtois dans ces play-offs I face au rival liégeois (2-1). Les Mauves ont montré une meilleure mentalité sur le terrain malgré une infériorité numérique pendant 80 minutes. Nos analystes sont également revenus sur les déclarations d’un Michel Preud’homme qui assumait l’entière responsabilité de la mauvaise passe liégeoise.

Pascal Scimè : « Le meilleur a gagné sur ce match. Le meilleur a joué 80 minutes en infériorité numérique et jamais il n’a été mis en difficulté ! Alors oui, on sent qu’il y a un travail de Karim Belhocine qui commence à prendre, surtout au niveau de la prise de conscience du groupe. Mais la grosse déception, c’est le Standard ! »

Joachim Mununga : « Un Standard qui est frustrant parce qu’on a l’impression qu’il n’arrive pas à maîtriser son plein potentiel. On a l’impression qu’ils ont toutes les armes en main pour le faire et que ça ne vient pas, donc c’est frustrant. […] Sans retirer le mérite à Anderlecht, on a vu un Standard à la peine qui joue par à-coup et ça c’est révoltant. »

Pascal Scimè : « Cela va peut-être faire grincer des dents certains supporters, mais au vu des circonstances et des conditions, Anderlecht a joué avec l’ADN du Standard et le Standard a joué comme un Anderlecht malade. Aujourd’hui, il y avait l’envie, la volonté, l’abnégation et l’organisation. […] Belhocine a été très juste et sincère, il a dit qu’il ne savait pas pourquoi cela ne s’était pas fait avant. Je pense que maintenant le groupe a compris qu’il fallait aller dans une certaine direction, en prenant certains chemins d’une certaine façon. Il n’y a pas que de l’abnégation, il n’y a pas que du cœur et du courage, mais moi j’ai vu de l’organisation et j’ai vu techniquement des joueurs, pour la première fois, qui ont su jouer ensemble. Le binôme Kums – Trebel, c’est le meilleur match qu’ils aient joué ensemble. Il y avait de l’envie, de la relance, de la couverture mutuelle, c’était vraiment bon. »

Joachim Mununga : « Il y a une phrase de Belhocine en après-match qui m’a interpellé : « Je suis content pour les joueurs, parce qu’au final les gens voient ce que moi je vois depuis quelques semaines à l’entrainement. » Donc, il y a cette frustration qui se libère. On espère vraiment pour eux que ce déclic va pouvoir essayer de guérir cet Anderlecht qui était vraiment malade. Maintenant, je reste persuadé qu’il faut beaucoup de réajustements. Au niveau de l’effectif, il faut un certain équilibre par les transferts. Mais il y a eu du mieux dans la mentalité. »

Sur la réaction de Michel Preud’homme, qui dit prendre toute la responsabilité des résultats actuels du Standard, et le choix de Marin comme capitaine

Pascal Scimè : « Je pense qu’il faut lire entre les lignes. Michel Preud’homme est assez malin pour pouvoir faire passer des messages. Clairement, c’est du second degré et ça va chauffer toute la semaine à l’entrainement. Comme ça a chauffé la semaine dernière en rentrant de l’Antwerp. Preud’homme était très fâché et la prestation d’aujourd’hui combinée à ce qu’il se passe en coulisses, ça ne va rien faire pour arranger les choses non plus. On rappelle qu’il n’a pas que des attributions sportives et techniques au Standard. Ce n’est pas qu’un homme de terrain, c’est aussi quelqu’un qui décide en coulisses de la politique sportive. Moi, je pense que le vestiaire va être vidé de plusieurs joueurs, de plusieurs cadres ou de ceux qui étaient cadres avant l’ère Preud’homme et qui manifestement ne le sont plus. »

Joachim Mununga : « Le choix de donner le brassard à Marin n’est pas un détail. Cela résume clairement ce qu’il se passe pour l’instant. Il y a des problèmes qui sont certainement en train de se régler, ou pas. Mais en tous cas, on a mis le doigt dessus. Preud’homme dit que c’est un détail, que ça n’influe pas sur le jeu, c’est vrai, mais cela traduit quand même quelque chose. »

Pascal Scimè : « Je pense qu’au niveau de la communication, les uns et les autres ont fauté. C’est un secret de polichinelle, on sait que Mehdi Carcela n’est pas le type de joueur idéal pour Preud’homme. Si on veut faire un parallèle, c’est comme l’absence de feeling entre Eden Hazard et Sarri parce que l’entraîneur italien adore les joueurs qui entrent dans son schéma de jeu, avec des joueurs qui jouent en 2-3 touches de balles, et pas un Eden Hazard qui garde le ballon 7 ou 8 secondes dans les pieds. Il le trouve anarchique sur le terrain, mais paradoxalement, il sait qu’Eden Hazard lui fait gagner des matches. Carcela, c’est un peu l’Eden Hazard de Michel Preud’homme. »

Joachim Mununga : « Maintenant, par rapport à son second degré dans son interview, j’ai l’impression qu’il cache une colère extrême. Je suis curieux de voir ce qu’il va arriver dans les prochaines heures au Standard. […] Il faut que certaines choses soient mises au point. Maintenant, on n’a pas toutes les informations, non plus. On voit ça de l’extérieur, donc c’est difficile de prendre décision et de juger. Par contre, je rejoins Pascal sur le fait qu’il y aura du remue-ménage, à la fin de saison. »

Pascal Scimè : « Je pense que Michel Preud’homme va modeler l’équipe à son image. Cette saison, il a hérité d’un noyau, il a essayé d’apporter des touches. Mais on sait comment il travaille avec Emilio Ferrera, ils vont dans une direction, mais pour aller dans cette direction-là, il faut une main d’œuvre différente de celle qu’il a. »

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