Le mot de « Gerouche »: APRES L’EXPLOIT, LE DESARROI

Chers supporters,

Après avoir vaincu le Brésil, grandissime favori de la coupe du Monde, tous pensions peut-être à tort avoir fait le plus difficile. Mais chacun sait très bien que la vérité d’un jour n’est pas nécessairement celle du lendemain, hélas.

Et cette vérité, nous avons pu encore la vérifier au terme de l’immense déconvenue d’hier soir, face à nos voisins, dont il s’agit là de leur plus mauvaise blague à notre encontre.

D’ordinaire, leurs vannes nous font sourire, mais là.

A coup sûr, ils nous ont privés d’une finale de coupe du Monde, notre première, à tout le moins, voire du titre suprême.

Dur dur, assurément… Et le réveil ce matin était pénible, cela va sans dire, pour beaucoup de Belges.

Dire qu’on ne l’avait pas vu venir, cette mauvaise farce, je n’irais pas jusque-là.

On savait que cette équipe de France avait du talent, qu’elle avait les armes pour nous contrer, qu’elle pratiquait surtout un football pas nécessairement séduisant mais efficace, basé essentiellement sur une défense de fer, un très bon gardien et une bonne relance. C’est bizarre, parfois, le destin, car ces ingrédients étaient précisément les nôtres voici quelques générations, quand on nous montrait du doigt pour pratiquer cet «anti foot » là, face aux grandes nations.

Aujourd’hui, avec notre génération dite « dorée », plus question de cela, nous devons prendre le jeu à notre compte, quitte à buter sur les défenses adverses, mais nous avons un statut à défendre, hélas.

Les Français, Deschamps en première ligne, le savait très bien, et ont donc fait ce qu’ils avaient à faire, refusant pratiquement le jeu dès les premiers instants, se cantonnant derrière la ligne médiane et attendant patiemment les immanquables possibilités de contre qui allaient se présenter. Et dans cette optique, leur plan a fonctionné à merveille, même si un grand Lloris a maintenu plus d’une fois son équipe dans la rencontre, même si c’est finalement sur une phase arrêtée qu’ils ont pris notre défense en défaut, encore  peut-être plus désolant, au final.

Giroud avait d’ailleurs raison en disant que, même si notre grand Thibaut est très fort, leur gardien ne l’est pas moins. Quelle détente aussi celui-là.

Mais dès l’instant où la France fut devant, notre tâche devenait encore plus compliquée, cela va sans dire. Et ceci aussi, tous le savions, à savoir que l’équipe qui prendrait l’avantage aurait fait l’essentiel du boulot, dans ce genre de confrontation.

Tout naturellement donc, les Français ont repris leurs dispositions initiales, nous privant des moindres occasions dans cette fourmilière défensive.

Personnellement, et ce sera-là mon seul reproche, mon seul regret, c’est de n’avoir pas vu Batshuayi aligné d’entrée de jeu, vu le contexte difficile dans lequel avait devoir évoluer Romelu Lukaku.

Car il faut bien le reconnaitre, et sans reprocher quoique ce soit à notre valeureux centre avant,  nous avons joué à dix durant toute la rencontre, du fait de notre disposition, fautive à mes yeux, tant il était impossible de joindre Romelu, que ce soit par les airs ou dans les petits espaces rarement laissés à l’abandon par les rocs qu’étaient Varane et Umtiti.

En laissant Lukaku seul devant, il a certes monopolisé les deux centraux Français, mais le repositionner à l’extérieur du rectangle avec Michy de l’autre côté aurait sans doute permis d’écarter un peu cette défense de fer et nous donner un peu plus d’air dans l’axe … Jouer par conséquent en 4-4-2 aurait été à mon sens la meilleure chose à faire.

Désormais, les regrets sont superflus et une pareille occasion de remporter un Mondial ne se présentera plus si tôt, je le crains.

Pas tellement parce que notre prochaine génération n’aura pas les épaules assez large, voire autant de talent qu’actuellement, la preuve est faite en effet qu’avoir des vedettes à notre disposition ne suffit pas pour briller et que le football est et reste plus que jamais un sport d’équipe, où le plus important est l’équilibre, la base défensive, perfectible en ce qui nous concerne, que tous jouent la même partition, applique le même plan avec abnégation, mais parce que voir disparaitre aussitôt dans la compétition les « grosses  pointures » ne se présentera pas tous les quatre ans ! Dans un futur proche, un Tielemans, un Van Heusden, ne devraient pas dépareiller notre onze, que du contraire, alors que Fellaini, Kompany, voire même Vermaelen ou Vertonghen devraient progressivement disparaitre.

En attendant, la France semble très bien partie pour remporter la palme à notre place, celle que nous convoitions, surtout après avoir sorti le Brésil, et c’est cela plus que toute autre chose qui fait mal aujourd’hui.

Ce constat ne doit toutefois pas nous faire oublier tout le bonheur que les diables nous ont apporté durant cette coupe du monde, et la fierté qui l’accompagne.

Alors oui, nous pouvons être fier de nos joueurs, de notre équipe, d’être Belge, même si nous allons sans doute encore devoir subir quelques temps les sarcasmes de nos amis Français, mais bon, c’est de bonne guerre. Dans le cas contraire, soit si nous l’avions emporté, nous aussi, nous ne nous serions pas privé de les titiller.

Allez les diables, le mondial n’est pas encore terminé pour vous, il vous reste un match à prester pour terminer sur le podium. Si vous pouviez de surcroit y ajouter la manière, ce ne serait pas pour nous déplaire.

Gérouche

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