Le Standard compte actuellement 109 interdits de stade. Mais c’est quoi au juste, être interdit de stade ?

C’est une décision judiciaire, prononcée par un juge du tribunal de police, qui suspend l’accès au stade de certains supporters, pour des infractions à la loi Football (jet de projectiles, craquage de fumigènes, doigt d’honneur…). «Le plus souvent, le juge décidera d’infliger une amende corsée et une interdiction de stade de plus courte durée si la personne qu’il a en face de lui travaille, et l’inverse si c’est un étudiant qui est concerné », explique « Man », qui pourra retrouver le chemin des stades en mai 2018. Si, jadis, l’interdit de stade devait se présenter au commissariat de police à l’heure des matches de l’équipe qu’il supportait, la règle ne vaut plus aujourd’hui. «Comme interdit de stade, je ne peux assister, en Belgique, à aucun match au niveau national.

Je peux donc aller voir un match de première provinciale, mais pas de division 3 amateurs. Mais rien ne m’interdit d’aller supporter le Standard sur la scène européenne, en déplacement s’entend, ce qui m’a permis d’être présent à Vigo, et de voir les Diables rouges à Bruxelles. Aller voir Sprimont ou Tilleur, c’est donc non, mais l’équipe nationale, c’est oui… » Mais la mesure la plus problématique, dictée par un règlement communal, se situe ailleurs : «Lorsque le Standard dispute un match européen à domicile le jeudi, comme cela a été le cas face à l’Ajax, je ne peux pas me trouver, du mercredi à 16 heures au vendredi à 19 heures dans un périmètre bien défini, entre le quartier des Guillemins et Jemeppe-sur- Meuse, mais aussi dans le centre de Liège. Sur le plan professionnel, c’est une contrainte très difficile à vivre…

» Et au stade ? «Il y a 20 ans, j’aurais sans doute tenté d’entrer au stade de manière masquée », dit-il. «Plus aujourd’hui. Avec toutes les caméras du stade, c’est impossible de passer inaperçu. Et je n’ai aucune envie de reprendre une interdiction de stade supplémentaire ». « Mich » apporte un autre témoignage : «Moi, lorsque j’étais interdit de stade, la police me disait que je pouvais me trouver dans le périmètre en question à condition de rester calme et de ne poser aucun problème. Qu’est-ce que les autres auraient pensé de moi ? Que j’étais une balance et un ami des flics ! C’est aberrant ! »

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